4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 03:06

Entretien réalisé et traduit par Patrick - juillet 2012

 

1 – Renato, beaucoup de pilotes ont des surnoms dans le monde de la simulation. Ta société s’appelle Reiza. Peux-tu nous préciser ce que ce nom veut dire ?

Quelques jours avant que Reiza soit officiellement créée, nous avions déjà un groupe de personnes qui étaient reliées par un groupe de discussion par email et qui participaient à sa création. Un des sujets de discussion était naturellement de savoir quel serait le nom de la société. Nous n’avions aucune idée jusqu’à ce qu’une personne impliquée, Chris Neira, ne propose « Reiza ». Nous avons fait un tour de table et l’affaire était conclue. J’ai entendu dire que cela avait probablement une signification quelque part dans le monde mais jusqu’à aujourd’hui on ne m’en a pas informé !

 

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2 – On peut imaginer qu’il est difficile de devenir un concepteur de simulation par accident. Quel est ton parcours exact dans le monde de la simulation ?

J’ai été un simracer dejà à l’époque du commencement de ce type de jeu, tôt dans les années 90. J’ai grandi avec les simulations au fur et à mesure qu’elles évoluaient à la fin des années 90, début des années 2000. Quand rFactor est sorti le monde du modding a subit un grand boom, mais ce qui a été fait dans les premiers temps n’était pas vraiment satisfaisant. Cela m’a conduit à commencer à me prendre la tête avec les fichiers des physiques, suivant le vieil adage qui dit que l’on n'est jamais mieux servi que par soi-même.

Contrairement à Niels, je n’ai pas de cursus lié à la mécanique (j’ai un diplôme de droit) mais j’ai appris par moi-même le moteur physique et la dynamique des véhicules jusqu'à un point où mes connaissances sont devenus correctes. J’ai alors commencé à travailler sur des mods mais aussi des projets semi-professionnels. Mon projet le plus abouti fut le mod GP79, pour lequel j’ai developpé les physiques.

 

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Si je regarde en arrière, avec le savoir-faire que nous avons maintenant du même moteur physique qu’à l’époque, ça n’était pas très sophistiqué. Mais l’échelle de production était importante et assez ambitieuse pour quelques développeurs réunis autour d’une passion : avoir toutes les voitures et tous les circuits de la saison F1 de 1979. Nous avions pris tout ça très au sérieux et ce fut avec une grande passion que nous avons passé une grande partie de l’année 2006 sur ce projet. Nous avons sorti la première version vers la fin de l’année et ce fut un bel évènement dans la communauté à ce moment-là.

Faire partie de ce projet a probablement créé en moi l’envie d’en faire encore plus, bien qu’à cette époque-là en vivre professionnellement me paraissait bien lointain. Par un coup de chance, le développeur suédois Simbin, qui utilisait la même base technologique que rFactor, était en restructuration au moment où le mod GP79 sortait. J’ai alors eu une porte grande ouverte pour faire du simracing de manière professionnelle. Je suis donc parti travaillé pour eux en tant que consultant pour les physiques de Race07 vers la fin 2007, et ce pour un peu moins de deux ans. Ce fut une opportunité très instructive et posa les jalons pour la création de Reiza. Au fur et à mesure de l’année 2009 les pièces ont commencé à s’assembler et les perspectives devenant sombres chez Simbin, je me suis concentré sur l’idée de prendre une nouvelle direction dans le monde du simracing. J’ai trouvé dans Fernando Oliveira Jr un partenaire avec une bonne expérience du développement logiciel et j’ai réussi à regrouper une petite équipe mais au top. J’ai pu rassembler quelques fonds pour démarrer Reiza en Octobre 2009. Peu après nous avons commencé le développement de GSC et le reste, vous le connaissez.


3 – J’imagine que les voitures sont une passion pour toi. D’où cela te vient-il ? Ton père ? La télé ?

Mon père était dans le business des avions et était pilote acrobate dans des shows aériens avec de vieux avions de la 2e guerre mondiale. J’ai dû hériter de cette passion et la passion pour la course a du découler de la première. Comme j’ai grandi dans l’ère Senna au Brésil, la passion pour la course a pris le dessus.


4 – Quelle est ta voiture préférée ? As-tu déjà couru en compétitions ou en exhibitions ? Quelle est ta voiture actuelle ?

Rien de bien excitant pour cette partie. J’ai fait beaucoup de karting quand j’étais adolescent, j’avais mon propre kart pour m’amuser mais c’était juste pour le fun. Ma voiture actuelle est une Chevrolet Vectra. Je développe en général une certaine affection pour les voitures sur lesquelles je travaille en simulation (vieilles F1 ou camions de course). Mais mes voitures favorites restent les F1 de la fin des années 80, début des années 90.


5 – Quand tu étais petit, de quoi rêvais-tu pour ton futur métier ? Astronaute ? Policier ? Pompier ?

Je voulais être pilote ou développeur de jeu. Si tu m’avais dit à l’époque que j’allais devenir développeur de jeu de course, avec l’opportunité de travailler sur le projet Senna comme cerise sur le gâteau, je n’aurais pas dis non !


6 – Pour toi, quel serait le jeu de simracing idéal ?

Celui que nous avons fait avec Reiza. Ça peut paraitre une réponse évidente mais pourtant c’est sincère. GSC se concentre sur les éléments importants qu’une simulation doit avoir. Evidemment nous avons travaillé avec des limitations techniques et des contraintes de budget mais j’espère que dans le futur nous allons nous revoir avec des outils pour passer au niveau supérieur. Mais pour aujourd’hui, je suis satisfait de ce qu’apporte GSC2012.

 

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7 – Quand tu as reçu ton prix pour GSC au Brésil, quel était ton sentiment ?

C’était gratifiant, et aussi une récompense pour toutes les difficultés qu’impliquent de monter sa propre entreprise et de la maintenir à flot, et encore plus particulièrement quand cela a pris 18 mois pour voir un début de résultat pour notre travail. Mais la bonne réception qu’a eu le jeu dans le monde du simracing a été, et est encore plus gratifiant, puisque cela vient de nos pairs.


8 – Quelle est ta réflexion à propos du futur du simracing ?

C’est excitant, avec beaucoup de projets prometteurs et de nouvelles technologies qui promettent d’emmener le simracing à un nouveau niveau. D’un point de vue plus « business », j’ai l’impression qu’il y a trop de joueurs pour ce qui est encore un marché de niche, cela va être donc intéressant de voir comment les choses vont évoluer.


9 – Un dernier mot ?

Je suis juste heureux de faire ce que nous faisons, avec l’équipe que nous avons, travaillant dur pour essayer de construire des choses encore meilleures de la part Reiza dans le futur. Il n’y aura pas de pénurie d’engagement ni de passion. 

 

Source : sim-racing-evolution.fr

Images : www.google.fr

 

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> Article original

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